Replay de la conférence web du 16 juin 2025
animée par Paul Devaux
Ce lundi 16 juin, j’ai eu le plaisir d’animer un webinaire intitulé “Coaching : posture ou imposture ?”
Nous étions réunis autour d’une question aussi simple en apparence que profonde dans ses implications.
J’ai articulé mon intervention autour de trois grands axes : les risques d’imposture en coaching, un point clé pour ajuster sa posture, et le perfectionnement à la posture de coach. Ce que nous partageons ici est une synthèse développée de cette masterclass, enrichie par notre propre expérience du terrain et rédigée dans l’esprit des “Essentiels” : un retour exigeant, incarné et sans concession sur les fondamentaux de notre métier.
Un métier encore suspect ? Pourquoi le coach fait parfois figure d’imposteur
Dès l’intitulé, j’ai choisi une formulation volontairement provocante : Posture ou imposture ? Cette question, nous la croisons souvent, à voix haute ou en filigrane, dès que l’on parle de coaching en entreprise. Et il faut bien le dire : le coach est un professionnel difficile à lire.
Imaginez : un consultant qui ne donne ni conseils, ni solutions, ne produit aucun livrable, n’a parfois rien préparé à l’avance, et facture malgré tout un tarif significatif pour “poser des questions”… Il y a de quoi intriguer.
Le soupçon d’imposture n’est pas un accident. Il est presque structurel.
Et c’est à nous, coachs professionnels, de clarifier notre place.
Nos clients, eux, viennent souvent d’un tout autre univers mental : ce sont des experts. Des professionnels du marketing, de la finance, des opérations, du droit ou du management, qui raisonnent en objectifs, en performance, en ROI. Ils investissent temps et argent dans un coaching et, à juste titre, s’attendent à des résultats.
Ce qu’ils trouvent en face d’eux ? Un coach qui refuse le conseil, qui ne propose pas de solutions prêtes à l’emploi, et qui, parfois, leur demande… de ralentir. Difficile, au premier abord, de s’y retrouver.
C’est pourquoi il est essentiel de rappeler que le cœur de notre métier n’est pas de résoudre les problèmes à la place du client. Il est d’aider celui-ci à changer de regard.
Autrement dit, à quitter l’espace problème, à déplacer ses angles morts, à sortir de ses automatismes de pensée.
Quand un client a un problème, il cherche ses clés là où il y a de la lumière, pas forcément là où elles sont.
Notre rôle est de déplacer cette lumière. Voilà ce que nous faisons, avec subtilité, constance et parfois impertinence.
Crédibilité du coach : quatre piliers pour une posture juste
Alors, qu’est-ce qui distingue un coach crédible d’un amateur en quête de légitimité ?
Nous avons partagé, lors du webinaire, quatre piliers concrets pour incarner une posture professionnelle solide :
- Une qualité de présence radicale
Être là, maintenant. Entièrement. Sans filtre ni distraction. Pas dans sa tête, mais enraciné dans son corps.
Ce niveau de présence, ça se travaille. Pas seulement dans un dojo ou sur un tapis de yoga, mais dans la vraie vie, en séance.
- Une écoute à plusieurs niveaux
Nous avons exploré les quatre niveaux d’écoute, du plus évident au plus subtil :
- L’écoute de l’explicite (ce qui est dit),
- L’écoute empathique (les émotions exprimées ou contenues),
- L’écoute du cadre de référence (comment la personne pense ce qu’elle pense),
- L’écoute des résonances systémiques (ce que ça réveille en nous, ici et maintenant, dans la relation).
Notre écoute est notre outil. Et cet outil s’affûte avec la pratique, la supervision, l’humilité.
- Le questionnement impertinent
Le coach n’est pas là pour plaire. Il est là pour faire bouger.
Cela suppose un certain courage : oser poser la question qui dérange, oser interrompre un discours lisse pour aller chercher ce qui grince. Pas pour provoquer, mais pour faire émerger.
- Incarner l’énergie cible
C’est peut-être la dimension la plus exigeante : incarner soi-même l’état intérieur que le client souhaite atteindre.
Autrement dit, vibrer la confiance, la clarté, la détermination ou la paix que le client recherche.
Ce n’est pas un rôle à jouer, c’est une posture à habiter.
Le Joker, métaphore du coach
Le coach est un “joker”.
Il ne joue pas une carte parmi d’autres. Il est la carte qui permet de changer la règle du jeu.
Cette position unique rend notre posture difficile à comprendre, mais c’est aussi ce qui fait sa valeur.
Nous ne sommes pas là pour expliquer. Nous sommes là pour révéler.
Nous ne sommes pas là pour résoudre. Nous sommes là pour ouvrir.
C’est pourquoi, face aux clients qui nous demandent “Quelles sont vos méthodes ? Vos outils ?”, nous répondons souvent : “Notre méthode, c’est vous.”
Notre outil principal, c’est notre présence, notre écoute, notre disponibilité.
C’est aussi pourquoi nous insistons tant sur la nécessité d’un travail sur soi.
Un coach qui n’a pas nettoyé son propre miroir risque de projeter ses blessures, ses croyances, ses agendas inconscients dans la relation. Et c’est là que l’imposture commence.
Se perfectionner à la posture de coach : une exigence de tous les instants
La dernière partie du webinaire était consacrée à une question centrale : comment se perfectionner dans notre posture ?
Chez NRGy, nous croyons que cela passe par l’immersion, la pratique, et l’accompagnement exigeant.
C’est pourquoi notre programme de perfectionnement repose sur :
- Un maximum de training, pour s’entraîner à l’écoute, à la confrontation, à l’impertinence maîtrisée.
- Des cas pratiques analysés en profondeur, pour mieux comprendre ce qui se joue dans l’invisible.
- Des formateurs-coachs, qui ne se contentent pas de transmettre, mais coachent véritablement le groupe en situation.
- Des expériences de cohésion modélisantes, où l’on vit en direct ce que l’on cherche à transmettre.
- Et surtout, un engagement de présence, de bonne humeur et d’humanité.
Parce que la posture ne s’apprend pas, elle se travaille. Elle se vit.
Et que nous ne devenons crédibles que lorsque nous incarnons ce que nous disons.
En conclusion : vers une légitimité incarnée
Ce webinaire a été l’occasion de remettre les choses à leur place.
Le coaching n’est pas une technique. C’est une posture.
Et cette posture, pour ne pas verser dans l’imposture, exige de la rigueur, de l’authenticité, du travail sur soi, et un engagement sincère.
Nous ne vendons pas du conseil, ni des recettes miracles. Nous offrons un espace d’exploration, un miroir, un mouvement.
Et ce travail, bien que subtil et souvent invisible, est profondément transformateur.
Si vous aussi, vous souhaitez affiner votre posture, explorer les zones d’ombre de votre pratique ou simplement retrouver le plaisir d’un coaching vivant, nous vous invitons à prendre rendez-vous pour en parler.
Nous serons ravis d’échanger avec vous, dans un esprit de clarté, d’exigence et de simplicité.
Prenez RV et on en parle ? C’est ici